alors ça Vous manquais le gros dérapage raciste qui tache ?
on croyait le genre réservé aux bordières lignes
de la politique, supposées exprimer tout haut ce que les partis de gouvernement ne sauraient
jamais, dire même tout bas...
et voici que le futur président (d'où l'excellence oblige.) de passage à l'usine whirlpool, exige
de Bruxelles des sanctions contre la Pologne, accusée d'attirer les entreprises françaises en
leur offrant des conditions fiscales trop avantageuses selon lui.
on peut beaucoup pardonner au jeune ministre.
c'est la première campagne électorale de sa vie
et il n'a pas choisi la plus facile en s'attaquant directement à la présidentielle.
à l'image de Trump ou de Poutine monsieur Macron n'a jamais été élu avant cette candidature.
on ne pourrait pas exiger qu'il connaisse les codes établis en vigueur dans le métier.
ces valeurs communes, respectées de manière tacite et jamais définies, interdisent
en principe d'attaquer à la famille, à la race, à la religion ou aux préférences
sexuelles d'un adversaire...
mais on dirait qu'encore une fois notre beau pays bénéficierai
d'un traitement de faveur.
alors comme ça il serait possible de dire "travail de polonais" alors que "travail d'arabe" non ?
alors comment ça on fait du "dumping social" ? alors comment ça on fait du "dumping fiscal" ?
voyons les faits en cause.
1
l'accusation de dumping social supposerait qu'un pays n'a pas le droit de décider de sa propre politique sociale et doit la consulter avec les autres. c'est compatible avec la proposition de mr Macron de normaliser fiscalement l'union européenne. que pas une tête ne dépasse.
proposition elle-même dans la droite ligne des idées de mr Attali, d'après qui il faut normaliser le monde entier, graine de dictateur. on rappellera avec profit qu'Emmanuel Macron a été lancé en politique (d'abord en tant que conseiller à l'élysée) par ce fameux Attali lui-même.
2
pour le gouvernement polonais "C'est du populisme à l'état pur." L'accusation de populisme classe parmi les partis pas sérieux serait ici retournée contre ce nouveau venu en politique. comme le relaie le site bfm tv (pourtant macroniste jusqu'à la lie) qui rapporte ces propos du vice-ministre des Affaires étrangères polonais Konrad Szymanski sur les ondes de la radio.
"Jusqu'à présent Emmanuel Macron flétrissait Marine Le Pen comme la méchante qui met en doute le sens de l'intégration européenne. Mais, par ces déclarations, il montre que dans ce cas précis il est difficile de voir une différence entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, qui se présentait jusqu'à maintenant comme un candidat éminemment pro-européen".
3
Et les emplois perdus à Amiens l'étaient de toute manière, estime l'économiste Witold Orlowski cité par "la croix", s'ils n'étaient pas délocalisés en Pologne - et donc restés dans l'UE -, ils seraient vraisemblablement partis en Chine ou ailleurs en Asie.
au moins "la Pologne et l'Europe centrale ne font pas de dumping social, contrairement à ce qu'on dit. Les conditions de travail y sont alignées sur les normes européennes. Les Polonais ou les Tchèques acceptent des salaires plus bas, comme en Espagne on accepte aussi des salaires inférieurs à ceux pratiqués en France", déclare-t-il.
4
monsieur Macron veut sanctionner la Pologne, mais que fait il de la France, seul pays où s'exercera son pouvoir hypothétique présidentiel ? sait il au moins que les pots-de-vin versés par les multinationales françaises (une antithèse je sais...) à l'étranger ont placé la France sous la loupe des rapport de transparency international ?
c'est bien par cette politique expansionniste que les réseaux tricolores ont envahis les marchés et pas que polonais... mais il est vrai que tout le mal que Macron a fait aux groupes français en tant que ministre dénote bien peu de patriotisme économique.
5
on y vient justement... car notre menteur récidiviste ne nuit pas qu'aux intérêts de la Pologne... un site de réinformation a pris la peine de lister les plus grosses entreprises françaises que monsieur Macron a mis (plus ou moins directement) entre les griffes de l'étranger.
ça commence (avant dernier chapitre) par Danone et finit par SFR en passant par la prometteuse Technip et la désormais connue affaire Alstom. après ces exploits, se présenter en champion protectionniste doit faire bien rire un Trump, pleurer un Montebourg et étonne en tout cas ceux qui prennent la peine de suivre son cursus.
6
les sanctions sont une idée intéressante en soi. un volontarisme bonapartisme qui brave l'antifrance de son blocus continentale. mais la menace de monsieur Macron, ce jour là à Amiens, fut aussi assortie d'une promesse.
"Dans les trois mois qui suivront mon élection, il y aura une décision prise sur la Pologne, Je mets ma responsabilité sur la table sur ce sujet" nous assure le monde du 29 avril 2017. ça ajoute au programme décrié d"Emmanuel Hollande" ce qui lui manquait, selon beaucoup, une mesure concrète. elle est même chiffrée et par là même vérifiable à court terme en plus.
7
ce dernier point mérite réflexion. des sanctions contre le gouvernement polonais, on en entend parler (notamment en allemand et en russe...) depuis l'arrivée au pouvoir de la droite du parti droit&justice, en 2015. Mais ici un responsable politique, futur président déjà désigné par la plupart des média et partis politiques français, met sa responsabilité personnelle en jeu...
au risque d'en surprendre, c'est une promesse électorale que j'aurais tendance à prendre au sérieux, comme quand le premier ministre du Luxembourg a menacé de démissionner en cas d'échec du référendum européen dans son pays. Macron semble se hisser au niveau de Churchill, qui avait désigné aux anglais une liste de 5 personnes, à punir de mort (dont lui même) en cas de défaite contre les nazis.
pour les français, l'exemple du général de Gaulle démissionnant après un référendum raté, est sûrement plus proche. mais ce que je retient, c'est que le candidat d'en marche, même élu, laisse encore la possibilité de le débaucher par la petite porte et de sûrcroit, met cette option entre les mains d'un peuple étranger.
polonais nous savons ce qu'il nous reste à faire... il ne faut rien lâcher dans les futures négociations avec le jeune président de la république française. une résistance victorieuse aura pour effet de le faire quitter la scène politique, comme Hitler, quittant la tribune aux jeux olympiques de Berlin après qu'un athlète noir eut remporté une médaille.
voilà comment finissent les racistes... et je me félicite d'avoir casé tant de références historiques et autres dans un article sur une petite phrase lachée par un candidat à la présidentielle visitant sa ville natale. c'est les moteurs de recherche qui vont être contents.