Vous le savez peut être, les grandes fêtes de la chrétienté sont,
souvent liées à des victoires militaires.
heu défensives, je Vous rassure, pas des attaques.
par exemple à la bataille de Lépante (liée à la fête de "Notre–Dame du Très Saint Rosaire") l’Europe fut défendue contre les turcs.
mais en 1920 par contre, le danger pour l’Europe,
c'était les bolcheviques.
et c'est là que la Pologne intervient...
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on imagine pas toujours en France, l’incompatibilité totale entre la
doctrine communiste et celle de l'Eglise catholique, parfois résumée à la bienfaisance naïve.
malheureusement au début de l’URSS les fréquents massacres
de prêtres et de fidèles étaient encore là pour nous le rappeler.
aucune tarte à la crème du style "Jésus était le premier socialiste" ne doit nous faire
oublier ce que les rouges faisaient aux disciples de " ce Jésus que Tu persécutes ".
et ils faisaient beaucoup.
au delà de l’incompatibilité des systèmes de pensée, le simple fait d'être lettrés et susceptibles d'aider les gens en dehors du système étatique, faisait des membres du clergé orthodoxe une
cible de la haine des communistes...
une anecdote pour l'illustrer,
dans la Russie de l'époque,
un détachement de l'armée rouge pouvait arriver dans un village et aligner tous les habitants puis leur demander de montrer leurs mains.
ceux qui avaient les mains calleuses ou sales étaient considérés comme des simples paysans
ou ouvriers manuels inoffensifs pour l’URSS.
par contre, ceux qui avait des mains d'étudiant, de noble,
de vicaire savoyard ou de clerc de notaire étaient abattus.
c'était eux, le vrai danger,
pour ce gouvernement là.
donc au delà des persécutions religieuses, les orthodoxes, les catholiques et les juifs
étaient en soi une menace pour les rouges.
peu importe le livre que Tu lis, quand dès que Tu sais lire, Tu es quelqu'un à abattre.
donc, bien sûr, être la "religion du livre" cela aggravait encore le risque.
ce n'est pas pour rien que des victimes particulières de staline était des
juifs (Trotski et Bakounine) avec un antisémitisme
tout hitlérien mais malheureusement moins connu.
cette purge devait s'appliquer là où passait
l'armée rouge.
hors, le but de cette armée, ce n'était pas simplement le pouvoir en Russie.
sur l'emblème officielle de l’URSS, il y avait un globe terrestre, représentant
toute la terre.
et c'est pourquoi (Vous voyez. on y arrive.) le gouvernement révolutionnaire avait ressemblé
une armée rouge de cinq millions d'hommes pour porter la révolution dans toute l’Europe.
même aujourd'hui, la + grande armée est chinoise, comptant entre 2 et 3 millions de soldats.
l'armée formé par Trotski, était là pour conquérir l’Europe, non pas seulement la Pologne.
(ne pas l'oublier. quand on voit que 4 partis trotskistes
osent encore ici solliciter les suffrages des français...)
l'offensive commença en1919en profitant de manque de précision du
traité de Versailles de 1918 sur la ligne de frontière russo polonaise...
le but des russes étaient de rejoindre les zones qui leur étaient acquises,
notamment en Allemagne, France et Hongrie.
en Autriche et Bavière des soviets ("conseil ouvriers" sur le modèle russe)
s'étaient formés et attendaient l'armée rouge.
même la ville française de
Strasbourg avait le sien...
seule la Pologne pouvait faire barrage à l'immense armée russe.
l'apport des quelques officiers venu de l'ouest, comme de Gaulle
(pas encore général à l'époque)
était anecdotique, par rapport au million de volontaires polonais rassemblés autour du maréchal Piłsudski.
& pour le ravitaillement, pas seulement en munitions, on ne pouvait pas compter non plus sur les
forces occidentales, même celles
de la France, officiellement alliée et membre de l'entente.
car officieusement, les ouvriers de la c.g.t suivirent hélas
les ordres de leurs camarades de Moscou et bloquèrent les transports pour empêcher
le ravitaillement de parvenir jusqu'en Pologne.
les dockers des ports anglais firent de même.
la Pologne devait non seulement sauver l’Europe (presque) seule mais "malgré elle"...
par contre, les russes qui étaient enrôlés dans l'armée rouge,
sont eux un peu moins à blâmer que les cégétistes :
on compte un petit million d'eux fusillés en tant que déserteurs.
en effet
contrairement aux français, allemands ou anglais, ils avaient vu de leurs yeux la réalité
d'un régime qui tue ses citoyens parce qu'ils ont un peu de sous ou des mains propres.
alors ils savaient et ils se sauvaient (pour se sauver).
et malgré la guerre civile qui divisait la Russe, on ne pouvait même pas
trop compter sur l'aide des russes "blancs" ennemis des communistes...
leur but à eux, c'était le rétablissement de l'empire russe
dans ses anciennes frontières, ce qui faisait d'eux aussi
les ennemis de toutes les nations voulant
gagner leur indépendance de l’ex-empire.
oui je sais c'est compliqué.
les ukrainiens posaient à peu près le même problème, mais dans l'autre sens,
car eux voulaient garder leur indépendance sur la Pologne, alors que comme
le disait Piłsudski "dans cette zone de l’Europe,
ne peut subsister qu'un pays grand&puissant".
bref la Pologne, à peine sortie de la première guerre mondiale, dû lutter presque seule
pour empêcher les soviets de prendre Berlin, Weimar, Strasbourg et Paris en cadeau.
fort heureusement, après août 1919 la république "soviétique" de Hongrie
tomba et la Hongrie, redevenue normale, prêta une assistance technique.
mieux vaut cela que rien...
alors là je Vous épargne le tracé fastidieux des victoires et de nos défaites.
la situation sur le front extrêmement dynamique changeait de mois en mois.
toujours est il que pour la énième fois dans l'histoire millénaire
du pays, une victoire éclatante faut finalement rapportée sur l'armée rouge,
en dépit de l'infériorité numérique.
la France resta le pays avec 256 formages et autant de partis politiques au lieu d'avoir
un seul de chaque. l'émissaire français, Charles de Gaulle, devint plus tard président...
l'émissaire du pape de l'époque, mgr Achille Ratti, revint à Rome ébloui par
ce que le sacrifice des polonais avait fait pour le monde.
quand + tard il fut élu pape lui même, il conserva un lien
étroit avec son pays d'adoption au
point de parler polonais (pas facile) avec les pèlerins polaks,
qu'il recevait à Rome.
le 15 août devint la fête de l'armée polonaise en plus de l’assomption de Sainte Marie.
et ce n'est pas tout...
au seuil de la seconde guerre mondiale une lettre du pape rappelait le beau rôle de la
Pologne dans la lutte contre le communisme.
elle fut intercepté par les allemand et réécrite
en remplaça le mot Pologne par Allemagne.
c'est cette falsification et tant d'autres qui font
tant de mal à la conscience de soi d'une Europe fatiguée de tant de guerre.
car pour
savoir où aller il faut parfois se rappeler d'où on vient et ce que l'on doit fuir.
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bon ce n'est pas tout. il est tard (ou tôt ça dépend du point de vue.).
et je dois encore mettre le drapeau rouge et blanc, à ma fenêtre, à+.