1
« Marx ne nous fait pas peur,
Stupide prétention :
Aujourd’hui, c’est l’opium
Qui est la religion. »
2
Sur un ancien allié passé à l’ennemi :
« Cet homme, quelle raclure,
Sous couvert de littérature,
Voyez cet étrange profil :
Ex francophile, ex anglophile,
Ex crapule de droite,
Pan européiste et penclubiste
Aux courses chaque semaine,
Qui de toute les religions
S’en ayant pris une : l’opportunisme,
Aujourd’hui il s’est fait circoncire
Dans le rite du communisme. »
3
« Qu’est que le manque de chance ? Une catastrophe qui tombe en morceaux. »
4
« Un principe chrétien pour
Les filles catholiques, surtout :
Lorsque l’on t’embrasse, tends toujours
L’autre joue. »
5
La plus grande valeur d’une vanne est son indépendance
par rapport à l’esprit où elle est née.
6
Pourquoi prier après une défaite ?
Pour que notre échec ne soit pas – encore une fois – inutile.
Sauf que la tristesse, au lieu d’aider, dérange dans la prière.
7
A un ancien ami resté en Pologne après l’établissement du communisme :
« Les démocraties dans le monde sont variées.
Tu ne crois pas en la notre — à toi de me le montrer.
Ton texte je publierai ici aujourd’hui si ma réponse sera publiée par votre rédaction. Alors je promets je reviendrai à l’instant. La parole donnée engage fermement.
Mais si cet échange ne réussit pas — continue à écrire des « satyres contre le président Truman » en jouissant de la liberté de parole à laquelle vos démocraties prétendent.
— mais par pitié
N’attaques pas de ton ironie lamentable ceux qui — bien que malgré toi — te défendent ! »
8
Notre principe : se disculper de tout nous même
Et envoyer l’adversaire chez les psys
Pour les mêmes raisons.
9
Sans doute, le plus court de ses poèmes, intitulé "prière" :
« Fais que je ne supplie pas en vain.
Répare ce monde ! Commences par moi au moins. »
10
Plus c’est difficile d’être Polonais
plus c’est beau.
*
* * * fin de citations (traduites en français) * * *
*
vu que c'est l'anniversaire de Jan Maria Hescheles, aux pseudonymes Jan Mariański ou par exemple Marian Wallenrod, ça parait un bonne occasion de présenter quelques citations de cette bête de littérature satirique méconnue en France.
bon je ne vais pas Vous ennuyer avec les campagnes militaires et les cheminements internationaux que ce génial artiste, cousin de Stanislas Lem, vécut avant de s'installer à Londres en tant que chroniqueur à la radio "Europe libre".
toujours est-il que, comme beaucoup d'anciens combattants, il ne retourna pas en Pologne après la "libération" par l'armée rouge et passa le reste de son activité professionnelle sur une chaîne de radio d'opposition diffusant en polonais depuis Londres.
c'est alors que Marian Hemar (qui partage avec moi le sens de l'humour, la méthode de propagande et les initiales, dans l'un de ses pseudonyme.) développe des milliers de sketchs, chansons, poème moqueurs, pièce de théâtre, article de presse et autres coups visant le régime en place.
sa critique du communisme par l'absurde a fait école, comme la critique philosophique d'un Wojtyła, la critique économique d'un von Hayek (ami de Wojtyła) ou celle, prosaïque et en prose, d'un Milan Kundera qui écrivait que l'opium du peuple... c'est "l'optimisme"...
converti au catholicisme depuis 1935 il sera vacciné à vie contre l'optimisme forcené du camp du progrès, qui voulaient faire croire que la guerre était finie en 1945 et massacrait impitoyablement les résistants non communistes, dès que ceux ci rendaient les armes.
travailleur acharné, on lui doit la version polonaise de tous la sonnet de Shakespeare (un autre catholique incompris) et la moitié de l'oeuvre d'Horace, travail de traduction interrompu par la guerre de 1939. mais son oeuvre à lui n'a pas eu spécialement de version française jusqu'à ce jour. ce n'est d'ailleurs que ses citations les plus brèves que j'ai choisi de traduire